dimanche 21 juin 2009

La sirène de Copenhague


Je n'ai pas peur mais je suis inquiet. Dans moins de 6 mois maintenant, l'ensemble de ce qui compte de "décideurs" sur la planète va devoir prendre des mesures exceptionnelles pour enrayer une catastrophe programmée. 2025, quinze ans, voilà le temps, le peu de temps qu'il nous reste pour éviter de tomber dans l'irréversible.
A ceux qui ne veulent voir dans l'entame de ce petit texte qu'un énième discours de rabat-joie pessimiste incapable d'une confiance à toute épreuve dans l'exceptionnel talent de l'espèce humaine à se sortir de toutes les situations, je rappelle à ceux-là qu'ils ont plus souvent fait partie des débuts que des fins, des Vichy que des De Gaulle, des abris anti-atomiques que des premières lignes, des gros 4x4 plutôt que des vélos.
Les évènements du dernier siècle à eux seuls suffisent à comprendre à quel point nous ne consentons pas au réel. La guerre de 14/18 devait durer un an, les allemands devaient rester bloqués en Pologne en 1939, le Rwanda était un conflit "local et isolé, inter-ethnique". Qui aurait même parié sur l'arrivée d'un deuxième avion dans les Twin Towers ne serait-ce qu'une minute après l'explosion du premier ? personne sans doute...
Nous devons consentir au réel.
Nous devons constater que la réalité est bien pire que la fiction.
Bruce Willis et son "Piège de cristal" est une animation de Disney Corp à côté du 11 septembre...

Pourquoi sommes-nous si lents à croire ? D'abord parce que nous sommes ramollis, avachis, engourdis et abêtis par ce que nous acceptons de vivre. Nous sommes détournés du vrai but de notre existence, nous ne cherchons pas ou si peu ce but, nous essayons d'oublier notre mort certaine aux travers de plaisirs incertains.
Nous sommes lents à croire parce que la vie nous traverse trop peu...
Il ne s'agit pas d'adhérer mollement à une attitude écolo via deux trois bonnes pratiques pour lesquelles faire une p'tite pub dans tout le quartier : "tu vois, Monique, maintenant je ne prends plus de sacs plastiques au Super U et je porte mes bouteilles au bac vert, même mieux : le lait je prends du bio...tu vois je m'y mets !".
A ce rythme, je crains que notre ami Yves (Paccalet) ait raison : "l'humanité disparaitra, bon débarras". A quand l'amende de non recyclage, la taxation des produits qui sont chargés en pesticides, le triplement de la taxe "gros 4x4", l'interdiction à la vente des matériaux non-écologiques, etc,...!!!

Oyé braves gens ! Il nous faut du lourd, du costaud, pas de la demie portion pour les années qui viennent.
Les Etats-Unis proposent de baisser de 4% leurs émissions là où l'Europe est à 20%. Ni la Chine, ni les Etats-Unis n'avaient signé Kyoto. Vont-ils signer Copenhague ? Ils sont pourtant aujourd'hui parmi les plus gros pollueurs de la planète...
Je n'ai pas peur mais je suis inquiet aussi de voir à quel point, au travers de notre peu de réaction, nous n'aimons pas nos enfants, à quel point nous les méprisons, nous les prenons pour des objets, des "gamins de compagnie". Nous leur donnons des produits pourris à manger, nous leur vidons le cerveau avec des jeux de guerre et de compétition, nous les mettons dans des écoles vides d'écologie, nous voulons pour eux une vie facile alors que nous devrions leur souhaiter une vie heureuse.
Combien parmi les "décideurs" votants de Copenhague pensera à ses propres enfants en les aimant vraiment, aux enfants de la planète en les aimant vraiment ?

Chante, chante petite sirène de Copenhague, mais si Andersen voyait ce que devient notre conte de la Terre, sûr qu'il te demanderait de sonner, et de sonner fort, sirène de Copenhague...

1 commentaire:

Malta1point a dit…

...en espérant que les sirènes du port de Copenhague ne chanteront pas la même mélodie qu'à Kyoto...sinon, voile noir sur le port et Adieu aux papillons de notre jeunesse...