vendredi 1 mai 2009

1er Mai : faites du travail !

Vous aurez sûrement remarqué que les fêtes sont l'occasion d'attirer l'attention sur une cause ou une valeur particulière. Rajoutez à cela un gros zeste marketing et une bonne dose d'esprit festif un tantinet lourd dingue et vous voilà au coeur d'instants inoubliables, numériquement immortalisés au milieu de centaines de photos propres à reconstruire, a posteriori et dans l'imaginaire du souvenir, un moment encore meilleur en image qu'en vrai (c'est vrai que le tiramisu du resto était moyen "Aux Deux Anges" pour la Saint Valentin).
A la fête des mères, fêtons donc nos mères. A la fête des grands mères, fêtons nos grands mères. A la fête d'Halloween, fêtons les citrouilles (et pas nos belles mères). A la Saint-Valentin, ravivons la flamme bien tiède de nos amours endormis. Etc, etc...jusqu'à la Fête du Travail, fêtons le travail.
Et bien non justement. A la Fête du Travail, on chôme.
Ah ben mince alors, moi qui croyais que c'était l'ennemi numéro un le chômage !
C'est fini tout ça ! Au départ, la Fête du Travail, c'était une inspiration ouvrière. La Fête des Travailleurs que ça s'appelait. Aujourd'hui il reste encore un musée : la fête de l'huma. On y mange des merguez et on s'y retrouve en musique et en famille : ça c'est le bon côté. C'est aussi le moment où l'on ne sait pas vraiment choisir entre le buffet et la potiche, à moins que ce ne soit entre la Buffet et le potache. Pauvres ouvriers, ils méritent mieux que ça...
Aux premiers temps, la Fête du Travail était une journée pour demander la réduction du temps de travail à 8 heures par jour. C'est peut-être ça qui a lancé le mouvement, car force est de constater que du travail, y en a de moins en moins, du "payé" en tout cas...
Mais où est-elle donc la joie de travailler ? Que dis-je la fierté de travailler ! Le plaisir de retrouver les copains/les copines du boulot ? Où est passé la satisfaction du travail bien fait ? Le sentiment d'appartenance à une entreprise comme à une seconde famille (sans pour autant tomber dans le paternalisme d'ailleurs) ? Qu'est-ce qui a fait disparaître l'envie de progresser ensemble, de voir un projet commun grandir grâce aux talents de chacun ?
Idyllique comme point de vue ? Pourquoi ?
Je rappelle que la fondation d'une entreprise c'est l'affectio societatis : littéralement ce qui nous réunit, ce que nous avons en commun pour faire projet, pour faire société. Chacun est important, chacun a son rôle, de l'ouvrier au patron. Et si il en manque un seul, l'entreprise est forcément différente. Dans une PME, l'absence d'un seul est remarquée. Ce n'est pas le cas partout. J'aime les PME.
Et si la Fête du Travail était finalement une occasion de redéfinir ensemble, tous les membres d'une même entreprise réunis, les valeurs que nous partageons et qui font que nous sommes ensemble, en quittant les points de vue dinausoriens du "patronat" et des "travailleurs" qu'on nous inflige pitoyablement à défaut d'autre chose.
Je forme un souhait : l'an prochain, chez Hom&Ter, nous utiliserons ainsi le 1er Mai. Nous en ferons une vraie fête du travail. Et pour compenser ce jour usuellement chômé, nous accorderons un jour pour la Fête du Repos : qui nous en empêchera ?
Au moins nous ne perdrons pas le sens des mots et surtout le sens du mot Travail, le seul mot qui rende l'homme digne, où qu'il soit sur la planète.

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